J’ai rencontré Jane au salon Vivatechnology. Une femme pleine d’énergie positive, souriante et attachante . Elle m’a parlé d’une série qu’elle réalise depuis 5 ans : les Porteurs d’Espoir.

Nous décidons de rester en contact et nous nous donnons rendez-vous dans un bar parisien quelques semaines plus tard pour discuter de son projet.

Bonjour Jane, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jane Schinasi j’ai 30 ans. Après le Bac, J’ai fait une école de cinéma appelée l’ESRA (Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle) à Paris. Je souhaitais développer mes compétences et pouvoir mettre en œuvre mes idées.

De l’histoire du cinéma en passant par la production, l’assistanat mise en scène,  la technique lumière, le montage, la photo, l’étalonnage, le son, les effets spéciaux, j’ai pu étudier un panel large et intéressant des métiers de l’audiovisuelle.

A la fin de mes études, j’enchaîne les stages et les travaux.  En montage chez M6, C4 production, TV5 monde,  assistante mise en scène sur Plus Belle la Vie, des clips vidéos, assistante de production sur un clip et une pièce de théâtre « Toutes coupables », assistante de production chez Renaud, Cadreuse pour Fashion TV, journaliste, monteuse pour la Télélibre… J’apprends de toutes ces expériences, mais aucune ne me convient vraiment.

Entre temps, je réalise des clips, des courts métrages, des films corporate, j’écris et je fais du théâtre. Je fais mes armes pour entreprendre un projet qui émerge de mon cœur sans le savoir : Les Porteurs d’Espoir !

Je décide alors de trouver des petits jobs à temps partiel, comme vendeuse de caméra à la Fnac ou même vendeuse de glaces. L’objectif est d’économiser et de me dégager du temps pour travailler sur ce projet de série documentaire.

Quel a été le déclic pour toi ?

Après le Bac déjà, des personnes de mon entourage ont commencé à partir à l’étranger faire des missions humanitaires. J’ai trouvé cette initiative géniale et je me suis demandé comment moi je pouvais apporter ma pierre à l’édifice.

En une journée, on peut faire énormément de choses et je voulais vraiment donner un sens à ces 24h.

Je n’avais pas de qualifications pour pratiquer des soins, ni pour enseigner, ni même pour traiter l’eau. Je me suis alors assise près d’une table, j’ai pris une feuille blanche et j’ai écrit une liste de toutes les compétences que j’avais.

Un peu comme dans Slumdog millionaire, je me suis rendu compte que les multitudes d’expériences que j’avais vécues me permettaient de pouvoir faire ce que je faisais de mieux : Des films.

Pour ce projet, j’ai choisi le documentaire pour mettre en valeur ces personnes qui sont des acteurs du changement.

Devenir acteur du changement

Les porteurs d’espoir, tu peux nous parler un peu de ce projet ?

Les porteurs d’espoir c’est une série qui retrace le quotidien et les initiatives de personnes sur cette planète qui veulent faire de demain un monde meilleur.

J’ai commencé le projet il y a 5 ans, en débutant par un épisode pilote en Inde à Bénarès. Puis après avoir trouvé un producteur, je suis allée dans le Tamil Nadu pour le film Incredible India. Ce fût notre premier épisode de la série « Les Porteurs d’Espoir ». Puis nous avons tourné au Myanmar, au Nicaragua, en Colombie, en Israel, en Jordanie, en Cisjordanie, au Canada, en France et aux Etats Unis.

Mon travail est aujourd’hui reconnu et diffusé sur Ushuaia et tv5 monde.

Le talent c’est de croire qu’on en a et de repérer celui des autres alors je me suis associée avec des amies chez qui je voyais le talent et avec qui on se complète à la perfection !  Léa Durant, Julien Desti, Isabelle Capgras, Vincent Calip, Jean Pierre Bailly, Xavier Vidal, Thomas Grandrémy, Florent, Alain Tixier, Olivier Ozier Lafontaine et tant d’autres personnalités sans qui ce projet ne pourrait voir le jour.

Pour les plus curieux, voici le teaser de la saison 1 : 

Et la page Facebook pour suivre nos aventures : https://www.facebook.com/tvshowLesPORTEURSdESPOIR

Pour finaliser la saison 2, nous recherchons encore des soutiens, des partenaires financiers qui partagent les mêmes convictions que nous. A ce stade, il nous manque encore 50 000 euros.

Tu as connu des difficultés dans le développement de ce projet ?

La principale difficulté est clairement le financement. Voyager coûte cher, le matériel pour filmer aussi. Mais avec de la volonté et en utilisant souvent le système D, on s’en sort. Au vu de mon salaire actuel, je ne roule clairement pas sur l’or. Mais je me lève tous les matins pour faire ce qui me plaît et c’est ce qui m’importe le plus.

Aujourd’hui, on ne cherche qu’à avoir alors que selon moi il faut chercher à être 

Quand je rentre en France, où le niveau de vie est souvent plus élevé que dans les pays où je tourne, cela peut être parfois plus compliqué. Mais il me suffit de prendre un peu de recul, en me remémorant les cultures que j’ai découvertes et les différentes populations rencontrés. Elles vivent heureuses avec presque rien, et je me dis que je n’ai pas besoin de plus.

Qu’est-ce qui te motive à te lever le matin et d’où puises-tu toute cette énergie positive ?

Quand je me lève le matin, il m’arrive parfois de me demander pourquoi. Et je me rappelle tout de suite que je permets à des acteurs du changement d’être pour une fois sous les feux des projecteurs. Je rencontre chaque année des dizaines de personnes exceptionnelles qui passent leur temps à essayer d’améliorer les choses. Ils méritent des encouragements !

Le positivisme c’est un état d’esprit !

3 choses que tu aimes par-dessus tout ?

Filmer des belles personnes dans tous les sens du terme ☺

Créer des synergies entre différents acteurs !

Aller au cinéma, nager, méditer !

Une anecdote à nous partager ?

A l’âge de 4 ans et demi, pour apprendre à nager, mon père m’a poussée  dans l’eau !

Conclusion : Pour apprendre, Jette toi à l’eau !

Tu as des conseils à donner à notre génération qui hésite et qui se pose des questions ?

Tu n’as pas besoin d’être entrepreneur ou freelance pour trouver un sens à chacun de tes réveils. Quelle que soit l’entreprise dans laquelle tu travailles, si tu es proactif, tu peux développer des projets en interne pour faire avancer les choses. L’essentiel c’est de faire avancer les choses ! Des employés de grands groupes ont déjà été à l’initiative de projets innovants ou même RSE et travaillent maintenant tous les jours dessus ! Si tu crois en quelque chose, rien ne doit t’arrêter.

Lorsque l’on veut sortir de sa zone de confort, ça peut être un vrai rollercoaster, avec des périodes de doutes et c’est normal. Mais quand tu rencontres des gens comme toi c’est aussi là que tu puises ta force et que tu rassures tes choix.

C’est à nous de changer l’économie de ce monde, en rentrant dans les grandes sociétés et en les changeant de l’intérieur ou en en créant de nouvelles.

Quel est ton objectif sur le long terme ?

Je souhaiterais créer une école qui pourrait s’implanter partout dans le monde. Une école où les enfants apprendront à réfléchir autrement. L’objectif serait de parler des problématiques actuelles et de travailler ensemble à chercher des solutions. Éduquer une nouvelle génération pour éviter de reproduire les erreurs de passé.

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