Lors de mon premier stage obligatoire d’année de césure, j’hésitais entre un côté entrepreneur (« tout plaquer et se lancer à l’assaut du monde ») et finance (voie de la sagesse, sécurité de l’emploi, reconnu internationalement, etc…). Une fois en stage dans une « fintech » (startup orientée finance) de 4 ans d’âge, j’ai rapidement ressenti le besoin de découvrir encore plus et j’ai donc décidé de devenir un « slasher » : accumuler un second travail partiel avec mon stage. J’ai donc travaillé environ 3h par soir (15h/semaine) pour une startup – « entreprise récemment crée à vocation technologique et à haut potentiel de croissance ».
Une expérience que je ne saurais assez recommander à toutes et à tous parce que cela m’a permis de :
1/ Monter une startup sans monter sa startup
La startup pour laquelle je travaillais venait de lancer sa plateforme en ligne quand je suis arrivé. Les 2 cofondateurs travaillaient avec un développeur mais l’équipe n’était constituée de personne d’autre. Point très important à souligner : travailler pour une startup oui, mais autant que possible dans une « toute fraîche » (« early stage » dans le jargon). Ils sont souvent en besoin et n’ont pas forcément les moyens d’embaucher quelqu’un à temps plein. J’ai ainsi participé à l’histoire de la création de la startup : étant seulement 4 à travailler dessus à mon arrivée, tout le bout de chemin s’écrit ensemble et chacun est impliqué ou consulté dans les décisions stratégiques. L’histoire collective qui s’écrit permet d’être un témoin privilégié de ce qui attend chacun qui souhaite se lancer, et ce sans avoir le « risque » de la première fois et de l’inexpérience – ça aide incroyablement.
Bonus : Autant que possible, trouvez une startup actuellement en accélérateur, voire incubateur. Non seulement cela vous donnera l’occasion de renforcer votre réseau, mais en plus vous serez certainement au courant des difficultés et d’avancées des autres, d’autant plus de retours d’expériences intéressants.
2. Repousser totalement ses limites personnelles et professionnelles
Depuis petit, j’étais désorganisé, « manque de rigueur » dans chaque bulletin, et pas toujours concentré. Mais accumulant un stage et ces heures quotidiennes, en plus de courir deux fois par jour tous les jours, je n’ai plus eu le choix et obligé de m’adapter pour tenir un programme volontairement épuisant. Les premières semaines sont dures car on n’est pas (encore) optimisé pour, mais dos au mur, on apprend rapidement à faire le nécessaire pour tenir : la concentration, nécessairement maximale pour être efficace et aider au mieux à hauteur de « seulement » 3heures par jour, l’organisation, pour pouvoir passer d’un travail à un autre sans que l’un empiète sur l’autre. Loin -très loin- d’être aujourd’hui exempt de reproche, je pense pouvoir sereinement dire que j’ai franchi un cap là où ces défauts m’handicapaient depuis la maternelle. Ça, c’est fait.
3. Développer (enfin !) de vraies compétences
La prépa, l’école de commerce, les cours de management etc… mais finalement très peu de compétences concrètes. Avec l’inexpérience en startup, certains échecs seront inévitables – après mes deux premières semaines de démarchage par mail, AUCUN rendez-vous. Aucun cadeau ne sera fait par les premiers clients. Sans relâche, analyser et tester autant que possible, réglages ici et là, s’informer énormément et s’améliorer, tout faire pour enfin réussir. Dans une startup jeune -d’où l’importance-, chaque acte a un réel impact mesurable sur les résultats et sur la vie de chacun des membres (rappel : à cette étape-là, beaucoup d’entrepreneurs vivent avec des moyens limités pour tout mettre dans leur startup, c’est le « bootstrapping »). La responsabilité y est immense et de fait l’obligation absolue de résultats devient moteur d’apprentissage incommensurable.
4. Trouver le meilleur test pour mieux se connaître objectivement, quitte à se prendre des murs
Les résultats seront crus et les chiffres peuvent être violents : combien de nouveaux clients ? Combien de nouveaux téléchargements ? Ces chiffres absolument primordiaux pour l’entreprise, « KPI » (Key Performance Indicator), deviendront une obsession : ce sont surtout eux qui évalueront à quel point vous réussirez dans votre mission. Impossible de se cacher derrière une excuse. En analysant ces résultats et cherchant à savoir le(s) pourquoi du comment, on apprend quelles sont nos qualités, nos lacunes, là où on doit s’améliorer -qui n’est pas toujours là où on le pensait. Concrètement, se confronter aussi « violemment » permet de mieux se connaître et d’avoir une vision objective de soi-même.
Travailler 15h/semaine n’est peut-être pas le choix de la facilité, les « verres avec les potes », sorties culturelles et autres ont dû être mis de côté ou repoussés à plus tard, mais à l’heure du bilan, le sacrifice en vaut largement la peine – il s’agit là d’un point de vue. Par cette expérience, j’ai pu barrer certaines ambitions et me recentrer sur d’autres, mettre de côté des projets pour me concentrer sur certains qui me correspondaient mieux, et ce aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Un nouveau chapitre peut donc s’ouvrir.
Inestimable.
Un immense merci à « mm » et à l’équipe qui se reconnaîtra, ainsi qu’à l’équipe de mon stage “A” d’avoir été compréhensif en me laissant cette opportunité.
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