Bien souvent lorsque l’on aborde le sujet du développement personnel on nous parle de sacrifices, d’une discipline de fer, de résolutions draconiennes et d’un parcours aussi stricte qu’ennuyeux par lequel on est obligé de passer si l’on veut faire ce dont on a envie et éventuellement trouver notre mission de vie.

À tel point que parfois, on en oublie une chose essentielle : prendre du plaisir et s’amuser durant le processus !

Qu’il s’agisse de trouver sa voie, d’accomplir de nouveaux objectifs ou de devenir une meilleure version de soi-même, le chemin est long et souvent rempli d’imprévus… Et lorsque l’on souhaite aller d’un point A à un point B, c’est bien sur la route qu’on passera le plus de temps ! Quel est donc l’intérêt de se dépasser si l’on ne peut pas s’amuser sur la route ?

Imaginons s’il devenait aussi simple pour notre cerveau d’accomplir ces actions qui comptent réellement pour nous que de jouer à notre jeu préféré ?

La découverte de soi, l’accomplissement personnel et même le bonheur ne seront plus des destinations mais des chemins aussi stimulants qu’amusants.

C’est l’approche que met en avant une nouvelle discipline connue sous le nom de la « gamification ». Cette appellation désigne la mise en œuvre de mécanismes inspiré des jeux dans des domaines non-ludiques. L’objectif est d’intégrer des attributs propres au jeu dans d’autres sphères de votre vie.

Voici donc un petit guide qui présente en quoi consiste cette discipline : les instincts humains qu’elle peut solliciter, les mécanismes qu’elle emploie, les avantages qu’elle apporte, afin que vous puissiez appliqué ces processus dans votre vie quotidienne et dans votre quête du dépassement de soi.

1/ L’être humain doit assouvir son instinct.

La gamification est liée à la technologie, surtout ces derniers temps, mais elle est majoritairement liée à la psychologie humaine. Elle répond aux besoins suivants :

  • La récompense : tout le monde aime les cadeaux. C’est l’une des bases du fonctionnement de la gamification (badges, vies supplémentaires, argent virtuel …) pour nous motiver dans la réalisation d’une tâche. Bien sûr, ce système de récompense ne fonctionne que s’il y a une communauté forte pour donner l’envie aux joueurs de partager leurs récompenses.
  • La progression : tout être humain aime sentir qu’il se rapproche de son objectif final. La gamification propose alors une vision globale de sa progression par une barre qui remplit au fur et à mesure, par exemple.
  • La compétitivité : on aime tous gagner. Pas grand-chose à dire de plus ici ! La gamification propose alors des classements pour voir qui sont les meilleurs joueurs. Le fait de se voir en haut du classement inclut un autre besoin : celui de reconnaissance.
  • L’amusement : la gamification transforme notre envie de divertissement en motivation. On a toujours beaucoup de motivation pour terminer un jeu vidéo, plus que pour faire des travaux chez soi.

2/ « S’amuser » n’est pas le contraire de « Travailler » !

Le jeu est de plus en plus présent dans tous les aspects de notre société : s’amuser permet d’être plus productif. Il existe plusieurs types de “fun” selon la web designer Nicole Lazzaro :

  • Easy Fun : la personne vient par curiosité et son engagement n’est que minimal.
  • People Fun : il y a un peu plus d’engagement et cela concerne les partages, par exemple, sur les réseaux sociaux.
  • Serious Fun : c’est le fait de jouer à quelque chose qui a du sens.
  • Hard Fun : l’engagement est très poussé et il repose sur la notion de challenge.

3/ Les différents types de joueurs et leur identification.

Le professeur Richard bartle a classé les joueurs en quatre catégories :

  • les Achievers : ce sont les personnes qui veulent finir et maîtriser parfaitement le jeu.
  • les Explorers : ils attendent de la nouveauté et veulent découvrir le jeu.
  • les Sociolites : ces personnes veulent partager une expérience ludique.
  • les Killers : ils veulent tout simplement être les meilleurs et triompher.

Personne ne réagit de la même façon face à un jeu, mais tout le monde a envie d’y jouer que ce soit par envie de maîtriser, de savoir, de communiquer ou de gagner. Si on veut appliquer la gamification à son entreprise, par exemple, il faut connaître ses futurs joueurs afin de savoir comment les orienter et les fidéliser. Dans l’idéal, il faut réussir à personnaliser au maximum l’expérience de gamification pour garder vos utilisateurs.

Il faut alors pouvoir répondre à différentes questions pour connaître le jeu qui correspond au mieux à sa communauté. Les principaux leviers sont :

  • La réalisation des objectifs OU la jouissance de l’expérience
  • La structure OU la liberté d’exploration
  • La domination sur les autres OU la connexion avec eux
  • L’intérêt dans nos actions OU l’intérêt social apporté par nos actions

4/ Les techniques de gamification.

Qu’est-ce qui fait un bon jeu ? Les vrais joueurs, ceux qui peuvent passer des heures dessus, vous diront que, pour qu’un jeu soit bon, il y a plusieurs étapes à remplir. Après, tous les joueurs ne recherchent pas la même chose dans les jeux. Mais globalement, ce sont des points importants :

  • Une histoire, un scénario… enfin, quelque chose qui fait qu’on n’a pas l’impression d’être jeté dans le jeu, sans aucune explication et sans aucun but. Personne n’a envie de jouer à un jeu où tu n’as aucun réel objectif… Que ce soit sauver la princesse, le monde ou le chien du voisin, on s’en fiche, mais il faut que le joueur sache pourquoi il part de son village dans la forêt en risquant sa vie !
  • Une progression : il faut obligatoirement un système de progression. Que ce soit par des niveaux ou par la vue d’une barre de progression, il faut qu’on sente une évolution. Dans les jeux classiques, on va obtenir du nouveau stuff – entendez par là, de l’équipement – et des nouvelles techniques à débloquer dans l’Arbre des compétences. Appliquer dans d’autres domaines de la vie, ça peut être l’obtention d’un nouveau rang, de badges ou de points !
  • La possibilité d’échouer : hé oui, si le jeu est trop facile, les joueurs vont vite s’ennuyer et arrêter de jouer tout de suite. Il n’y a aucun intérêt ni amusement à tuer en un seul coup ou sort 50 pauvres petits mobs (c’est-à-dire les ennemis de base du jeu). Dans un autre domaine, il faut une notion de difficulté également : ça peut se traduire par un compte à rebours par exemple.

La gamification ne sert pas juste à faire un simple jeu pour vendre son produit. Il faut impérativement se servir des différents mécanismes cités ci-dessus afin de créer des stimuli dans le cerveau similaire à ceux ressentis durant une expérience de jeu.

5/ Jouer à plusieurs, c’est mieux !

La gamification d’un domaine n’est possible que s’il y a une communauté derrière. La dimension sociale y est indispensable. Les joueurs d’un même jeu ont forcément un forum, un wiki ou quelque chose qui les rassemble afin de pouvoir échanger leurs techniques, jouer en coopération ou avoir des conseils.

Une manière de motiver les utilisateurs est de créer des équipes : les gens aiment appartenir à un groupe – on retrouve le besoin de communiquer. Les utilisateurs seront encore plus motivés s’ils se retrouvent en équipe pour dépasser les autres tout en boostant leurs équipiers.

On peut faire aussi du chacun pour soi. Mais il faut obligatoirement un classement, une possibilité de se comparer à ses amis.

Pour finir, le social est important dans la gamification car ce sont les joueurs qui font le jeu et non l’inverse. Que ce soit pour un jeu vidéo classique ou pour n’importe quel autre domaine où la gamification a été appliquée, si c’est bien, tout le monde le saura. Si c’est mauvais, encore plus. La viralité est très forte pour ce genre de chose, il est important de le retenir.

6/ L’expansion de la gamification.

Le jeu à proprement parler a dépassé ses frontières naturelles depuis plusieurs années. D’ailleurs, la mise de la gamification est moins coûteuse qu’avant et beaucoup d’outils ont émergé afin d’évaluer le succès ou l’échec d’un jeu. L’analyse est essentielle pour mieux connaître ses utilisateurs, pour améliorer son jeu et voir si cela a une incidence positive sur sa marque ou non.

Pourquoi cette expansion de la gamification ? Parce que la société d’aujourd’hui s’équilibre de plus en plus entre les notions loisirs / travail et aussi avec Internet qui nous permet de numériser notre vie afin de l’emmener toujours avec nous.

Le jeu vidéo est devenu une part importante dans la vie de beaucoup de gens : les enfants des années 80 qui ont vécu la multiplication des jeux vidéo, sont aujourd’hui adultes, et parfois parents. Ils continuent donc très souvent à jouer pendant leurs week-end ou ont transmis leur passion à leurs enfants ou neveu / nièce.

La gamification pousse l’expérience et l’offre beaucoup plus loin en y apportant de la valeur ajoutée. Le secret réside dans la compréhension des besoins humains et l’application des mécanismes de jeu afin de concevoir une stratégie de gamification applicable à son domaine.

La vie est un jeu !

 

Retrouvez plus de contenu d’Hanine sur Goodbye Comfort Zone et sur sa chaine youtube.

 

Envie de développer un projet ? Voici 250 outils pour vous aider.