Je suis unique, je suis moi-même.
Comme tout le monde, je pense être différent. Et c’est vrai. Personne ne pourra jamais complètement nous connaître et nous comprendre.
C’est ce qui fait la richesse des rencontres.
Mais d’un autre côté, je vois bien que certaines personnes ont une manière de fonctionner assez proche de la mienne. Alors qu’avec d’autres, nos fonctionnements sont totalement différents, voire opposés.
Si l’on pouvait comprendre simplement les différentes façons de fonctionner, ce serait génial non ? On pourrait savoir comment les autres fonctionnent, s’adapter pour mieux communiquer, éviter les conflits inutiles…
La bonne nouvelle, c’est que les différentes façons de fonctionner ont été étudiées et qu’il existe des classifications très puissantes des types de personnalité.
Plusieurs modèles décrivent les types de personnalité : certains se concentrent sur le mode de fonctionnement conscient, d’autres sur les motivations inconscientes.
Cet article va s’intéresser au modèle le plus courant, Myers-Briggs, qui décrit 16 types et leurs manières de fonctionner.
Pourquoi s’intéresser aux types de personnalité
MIEUX SE COMPRENDRE
On peut se demander pourquoi étudier ce modèle. Après tout, ne sommes-nous pas la seule personne à vraiment nous connaître ? Un simple modèle pourrait-il vraiment nous apprendre des choses ?
Bien entendu, si nous faisons régulièrement de l’introspection, nous pouvons identifier et connaître nos fonctionnements.
Mais comprendre son type permet d’enrichir notre compréhension et d’identifier des éléments qui sont inconscients.
En creusant mon type et mes « fonctions cognitives », je me suis rendu compte que mes façons de percevoir, d’apprendre et de juger sont totalement différentes de celles d’autres types.
J’ai mieux compris mes forces (là où je peux apporter de la valeur aux autres), mais aussi mes « angles morts », là où les autres peuvent m’aider et enrichir ma vision.
J’ai été très surpris, en tentant de visualiser la façon dont les autres perçoivent et jugent, par la différence gigantesque qu’il y a entre certains types.
Cela explique pourquoi on peut parfois se sentir différent, ne pas comprendre les autres. Mais ça explique aussi que nous ne sommes pas les seuls à fonctionner comme ça, que c’est bien un fonctionnement « normal », plus ou moins répandu.
Le modèle explique aussi les axes de développement de chaque type, afin de tendre vers un fonctionnement « sain », intégrant nos différentes dimensions.
MIEUX COMPRENDRE LES AUTRES
Comme nous avons naturellement tendance à penser que les autres fonctionnent comme nous, il est facile d’être surpris, agacé ou déçu quand ce n’est pas le cas. Et peut-être de juger l’autre comme illogique, insensible ou méchant.
Par exemple, certaines personnes vont être très directes, exprimer leurs souhaits et leurs opinions de manière forte et sans tact. Ce comportement peut froisser d’autres personnes, qui vont penser qu’ils sont intolérants, arrogants.
Alors que ça peut juste être leur façon naturelle d’exprimer ce qu’ils pensent, sans méchanceté ni arrière-pensées. Ils vont même trouver les autres trop indécis, à tourner autour du pot et à ne pas exprimer leurs intentions directement.
Or, des différents types, personne n’a fondamentalement raison. C’est une façon différente de fonctionner.
Comprendre les différents types permet d’accepter et même de tirer parti des fonctionnements des autres.
C’est une grille de lecture très puissante pour se mettre au niveau de nos interlocuteurs et avoir une meilleure communication avec eux. Ainsi, on peut reconnaître leurs modes de fonctionnement et adapter nos discours pour leur montrer qu’on prend en compte leurs besoins.
Au sein du couple, ça permet aussi de mieux accepter le fonctionnement de l’autre, et d’éviter des problèmes de communication amenant aux conflits.
LES LIMITES
Attention, les types de personnalité ne servent pas à :
- Décrire qui sont les gens. Nous sommes tous différents, il ne faut pas rentrer dans les stéréotypes.
- Cerner complètement notre personnalité. Deux personnes peuvent avoir le même type de personnalité mais être totalement différentes.
Le modèle n’est qu’un outil pour identifier nos modes de fonctionnements « dominants ».
Tout comme on peut dire qu’un droitier a un mode de fonctionnement différent d’un gaucher. Ça ne présume pas de la qualité et du contenu de leurs écrits.
Le modèle n’est pas parfait. Il se base sur les découvertes de Carl Jung sur les types psychologiques et les fonctions cognitives.
Il est quand même très utilisé dans de nombreux domaines (recrutement, psychologie, développement personnel, etc.).
Comment déterminer sa personnalité
Pour déterminer rapidement sa personnalité, le plus simple est de passer un test MBTI en ligne.
Attention à plusieurs points :
- La fiabilité du test est relative: il faut essayer de répondre honnêtement et avec du discernement aux questions.
- L’intérêt n’est pas seulement d’avoir son résultat avec le test et de lire la description associée. Il faut comprendre le modèle derrière le test qui explique les différences et les façons de percevoir et juger.
Je recommande donc de comprendre le modèle et ce que ça implique. Et ensuite de passer le test, par exemple sur le site 16Personalities, pour avoir un indicateur sur votre type.
Si le résultat vous paraît étrange, vous verrez plus loin dans l’article comment essayer de vérifier votre type avec les fonctions cognitives.
Le modèle Myers-Briggs
Le vocabulaire du modèle
Le nom de chaque type est composé de 4 lettres, avec pour chaque lettre deux possibilités (ce qui donne 16 types de personnalité).
Chaque lettre correspond à un critère différent :
Première lettre : Introversion (I) vs Extraversion (E)
L’introversion et l’extraversion font partie du vocabulaire courant. Par contre, beaucoup de gens confondent l’introversion avec la timidité, alors que ça n’a rien à voir.
Quelqu’un d’introverti peut être très sociable et bavard alors que quelqu’un d’extraverti peut ne pas avoir de bonnes compétences sociales ou être timide.
En fait, le concept concerne notre source d’énergie :
- Un introverti va se ressourcer en étant seul. Il peut aimer être en groupe, mais ça va lui demander de l’énergie.
- Un extraverti va se ressourcer en étant au contact des autres. Il peut aimer être seul, mais ça va lui demander de l’énergie.
Bien sûr, ce critère est binaire dans le modèle, mais ce n’est pas le cas en réalité. Nous sommes en partie introvertis et en partie extravertis, selon les contextes et l’humeur.
Mais pour la majorité, nous avons un fonctionnement dominant.
La répartition extraversion / introversion est assez équilibrée dans la population.
Deuxième lettre : Sensation (S) vs Intuition (N)
Le deuxième critère est le plus différenciant dans la personnalité. Il s’agit de la préférence de perception.
Il concerne la manière dominante de percevoir les informations :
- Les sensoriels (domination Sensation) préfèrent percevoir avec leurs sens. Ils sont réalistes et s’intéressent aux aspects pratiques et concrets. Ils sont à l’aise avec les faits et se concentrent sur ce qui est arrivé, sur le présent.
- Les intuitifs (domination Intuition) préfèrent percevoir les concepts et leurs liens entre eux. Ils s’intéressent à l’abstraction et aux connexions entre les idées. Ils sont imaginatifs et se concentrent sur le futur.
Ces critères concernent le mode dominant de perception. Les sensoriels sont capables de discuter de choses abstraites, mais ça va moins les intéresser s’il n’y a pas d’applications concrètes et de liens avec le réel.
A l’inverse, les intuitifs sont capables de parler de choses concrètes, mais vont chercher à relier le sujet de discussion avec des idées et des concepts. Sinon ils risquent de se désintéresser de la conversation.
Les sensoriels sont plus nombreux (environ 70%) que les intuitifs.
Troisième lettre : Pensée (T) vs Sentiment (F)
Le troisième critère concerne la façon dominante de juger les choses. Il s’agit de la préférence de jugement.
- Le T (de l’anglais Thinking) va juger par la pensée, par ce qui paraît logique et objectif. Il cherche à distinguer le vrai du faux de manière impersonnelle.
- Le F (de l’anglais Feeling) va juger par les sentiments, par ce qui paraît cohérent et harmonieux avec ses valeurs et ses rapports aux autres. Il cherche à distinguer le bien du mal.
Les deux lettres concernent la façon de juger (prendre des décisions), et non pas la capacité à réfléchir ou à raisonner.
Un F va s’appuyer sur ses sentiments, qu’il estime comme primordiaux, pour juger un élément. A l’inverse, le T va voir ses sentiments comme un « biais » et va préférer s’en abstraire pour juger de manière impersonnelle.
Les femmes sont en majorité F (60%), alors que les hommes sont en majorité T (70%). A noter qu’il s’agit de statistiques sur la population américaine, à prendre avec des pincettes.
Quatrième lettre : Jugement (J) vs Perception (P)
La dernière lettre indique l’aspect le plus visible de l’extérieur entre le jugement (pensée/sentiment) et la perception (sensation/intuition).
Ainsi :
- Un J va paraître organisé et voulant préparer ses activités. Il aime l’ordre, la ponctualité.
- Un P va paraître flexible et va préférer garder ses options ouvertes, s’adapter aux circonstances. Il préfère l’improvisation et la spontanéité.
La répartition entre les J et les P est assez équilibrée dans la population.
Les fonctions cognitives
Chaque type de personnalité s’appuie sur un ensemble de quatre fonctions cognitives.
Les descriptions complètes de chaque type, que vous pourrez lire ici, ont été construites à partir de ces fonctions.
Nous avons vu plus haut qu’il existe quatre types de fonctions : deux manières de percevoir (intuition et sensation) et deux manières de juger (pensée et sentiment).
En plus de ça, chaque fonction a une orientation : introvertie (tournée vers soi, les autres ne s’en rendent pas compte) ou extravertie (tournée vers le monde extérieur, visible des autres).
On peut par exemple avoir l’intuition orientée vers l’interne (intuition introvertie) ou vers l’externe (intuition extravertie).
Il existe donc huit fonctions cognitives différentes.
Un type de personnalité est défini par ses quatre fonctions :
- La fonction dominante, la plus utilisée et la plus consciente.
- La fonction auxiliaire, qui fonctionne de pair avec la fonction dominante.
- La fonction tertiaire, qui est un peu moins consciente.
- La fonction inférieure, en partie inconsciente et la moins utilisée.
LES HUIT FONCTIONS COGNITIVES
Les fonctions de perception :
- Si (sensation introvertie) : perception des évènements par rapport à nos expériences antérieures et selon ce qu’ils nous font ressentir à l’intérieur de nous.
- Se (sensation extravertie) : perception des évènements directement par nos cinq sens. Perception du présent aiguisée (observateur) et recherche de stimulation des sens (nouveautés, expériences sensorielles, etc.).
- Ni (intuition introvertie) : perception de nouvelles possibilités dans le monde intérieur. Permet, à partir d’informations, de saisir un concept et de le relier à un modèle sous-jacent. La conceptualisation se fait de manière inconsciente (intuitive). On peut voir cette fonction de manière convergente : elle prend des informations en entrée et les fait converger vers un modèle et une compréhension interne.
- Ne (intuition extravertie) : perception de nouvelles possibilités dans le monde extérieur. Permet, à partir d’informations, de générer de nouvelles idées. On peut voir cette fonction de manière divergente : elle prend des informations en entrée et génère de nouvelles idées et perceptions.
Les fonctions de jugement :
- Ti (pensée introvertie) : jugement afin d’organiser nos idées de manière logique et cohérente. Il s’agit d’organiser, dans notre tête, les faits et les idées entre elles, de créer une toile logique, afin de pouvoir insérer et juger un nouveau fait.
- Te (pensée extravertie) : jugement afin d’organiser le monde extérieur en cherchant la logique et la cohérence. Sert à organiser les choses, réaliser les plans, transformer.
- Fi (sentiment introverti) : jugement afin de maintenir la cohérence avec nos valeurs et notre intégrité.
- Fe (sentiment extraverti) : jugement afin de maintenir l’harmonie entre les personnes et dans nos rapports.
Nous avons tous deux fonctions de perception (une N et une S) et deux fonctions de jugements (une T et une F). Selon notre type, leurs orientations et dominances changent.
DÉTERMINER NOS QUATRE FONCTIONS COGNITIVES
Pour déterminer nos fonctions cognitives, il suffit de connaître les 4 lettres de notre type.
Avec ces lettres, on peut déterminer nos deux premières fonctions : la dominante et l’auxiliaire, qui sont d’orientation et de type opposé.
On pourra ensuite, par complémentarité, trouver nos fonctions tertiaires et auxiliaires.
Prenons comme exemple le type ENFP :
- Les deuxième et troisième lettres déterminent nos fonctions de perception et jugement préférées, dans notre exemple la perception par intuition (N) et le jugement par sentiment (F). On peut donc en déduire que nos deux premières fonctions seront une fonction N et une fonction F, l’orientation et l’ordre restant à déterminer.
- La dernière lettre détermine quelle est notre fonction extravertie. Dans notre cas, le P indique que c’est la fonction de perception (N) qui est extravertie. Notre fonction extravertie est donc Ne. Et notre fonction introvertie est, par déduction, celle de jugement, donc Fi.
- Il reste à déterminer l’ordre entre ces deux fonctions. Pour cela, la première lettre détermine le sens de notre fonction dominante. Dans notre exemple, le E indique que c’est la fonction extravertie notre dominante, donc Ne. L’auxiliaire est par déduction Fi.
Si l’on avait pris INFP comme exemple, on aurait su que notre fonction dominante est l’introvertie, donc Fi, avec Ne en fonction auxiliaire.
On a donc pour notre exemple ENFP, Ne en fonction dominante et Fi en fonction auxiliaire.
Il reste à trouver, par complémentarité, la fonction tertiaire et la fonction inférieure. Pour cela :
- La fonction tertiaire est de même type que la fonction auxiliaire (sa complémentaire), mais d’orientation inverse. Dans notre exemple, c’est donc l’autre fonction de jugement (T) dans l’orientation inverse (E). C’est donc Te.
- La fonction inférieure est du même type que la dominante mais d’orientation inverse. Dans notre exemple, c’est donc l’autre fonction de perception (S), mais dans l’orientation inverse (I). C’est donc Si.
En résumé, on sait alors que ENFP correspond à : Ne – Fi – Te – Si.
À l’inverse, INFP aurait correspondu à : Fi – Ne – Si – Te.
Petit exercice pour voir si vous avez compris, à quoi correspond INTJ ?
Vous devriez trouver : Ni – Te – Fi – Se.
NOTE SUR LE RÔLE PARTICULIER DE LA FONCTION INFÉRIEURE
La fonction inférieure est la moins consciente et aussi l’opposée de notre fonction dominante.
C’est la plus difficile à intégrer à notre personnalité, mais aussi celle qui peut ressortir en excès lors des situations de stress.
La voie du développement de notre personnalité va donc vers l’intégration de cette fonction inférieure d’une manière saine, sans abus ni excès.
Et ensuite ?
Une fois le test réalisé, vous pourrez trouver sur internet des descriptions complètes de votre type, son développement, ses potentiels, etc.
Vous pourrez aussi creuser le rôle particulier de la fonction inférieure et comment mieux l’intégrer.
Est-ce que vous vous retrouvez dans votre type ? Que pensez-vous du modèle ? N’hésitez pas à le partager.
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