Salut Hugo, tu peux te présenter?

Salut Pierre, je m’appelle Hugo Maidozlian, j’ai 27 ans et je suis originaire de Marseille. Je suis passionné de cuisine et j’adore voyager. Pour l’instant, ma vie professionnelle s’est principalement déroulée dans le Sud-Est de la France. Je pense que l’on peut faire de belles choses sans forcément être à Paris.

J’ai toujours été attiré par l’économie et le monde de l’entreprise. Mes études ont débuté par une première année de DUT GEA (Gestion des Entreprises et des Administrations) que je n’ai pas terminée. Je pense par un manque de maturité et de motivation. J’ai alors intégré un BTS MUC (Management des Unités Commerciales) en alternance chez Metro puis chez Mac Dan. Cela m’a permis d’avoir un revenu en étant étudiant et de m’immerger dans le monde du travail. Cependant j’ai rapidement compris que je souhaitais plus en termes de responsabilités et d’opportunités.

J’ai poursuivi mon BTS par une licence en éco-gestion également en alternance.  C’est durant cette période que j’ai commencé à avoir un déclic et de réelles ambitions, c’est impossible à expliquer, c’est venu naturellement :).

Qu’est-ce qui a changé ton état d’esprit ?

Je devais être pris en alternance chez Mac Dan, mais les missions proposées ne m’intéressaient pas vraiment. J’ai eu une autre opportunité chez un vendeur de parfums à l’international mais je n’étais toujours pas convaincu.

Et puis en décembre 2012, j’ai découvert une offre de Google qui recherchait des Coachs à Marseille. Ils lançaient un programme de digitalisation des PME françaises : Google pour les pros.

Google ne cherchait pas d’alternants mais uniquement des CDD à temps pleins. J’aurais pu accepter ce CDD mais je me suis décidé à ne rien lâcher pour obtenir un contrat d’alternance. J’ai continué à me vendre à travers de nombreux entretiens et vanter les mérites de l’alternance, notamment sur le plan financier. Je pense qu’ils ont apprécié ma détermination. Ils ont accepté de me donner une chance après plusieurs tests et mises en situation.

Comment s’est passée cette expérience chez Google ?

J’ai fait partie des premiers coachs Google pour les pros, je travaillais 7 jours d’affilée puis j’enchaînais avec 3 jours de cours. Nous étions une équipe de 9 et nous allions à la rencontre des PME marseillaises pour les former à l’utilisation d’outils digitaux. Chaque semaine était ponctuée de 2 réunions afin de réfléchir à des pistes d’amélioration. Nous avions la responsabilité de faire évoluer le projet efficacement et dans la bonne direction, en gardant un esprit convivial, un peu comme une startup.

 

ouvrir un food truck


Puis le projet s’est développé dans d’autres villes avec de nouvelles équipes. En faisant partie des premiers, mon rôle a rapidement évolué de coach à formateur : le but était de partager mes expériences avec les nouveaux arrivants.

A ce moment là, j’ai vraiment ressenti le potentiel du projet. C’était en mai 2012, le digital avait une grosse place à jouer dans la vie des PME et l’ambiance de travail était exceptionnelle. J’ai donc décidé de ne pas terminer le mois de licence qui me restait pour accepter un CDI et un logement payé à Nice pour la durée de la mission, c’était un pari risqué.

 

“A l’époque, j’ai préférais obtenir 3 ou 4 années d’expérience dans le domaine du digital, plutôt qu’un Master.”


Quelles ont été les étapes de ton évolution dans ce programme ?

A 23 ans, je gérais une équipe de 12 personnes uniquement 1 an après mes débuts dans le programme. J’avais cette volonté en moi de progresser et de montrer ce que je valais. Je pense avoir eu la chance que mes managers m’aient fait confiance et donné l’opportunité et le temps de révéler mon potentiel.

En juillet 2014, on m’a proposé de lancer un nouveau programme basé sur l’identification et la prospection de clients cross industry. Il y avait de forts potentiels d’investissements notamment sur la solution publicitaire AdWords.

 

ouvrir un food truck


J’ai accepté le challenge et je suis donc passé de la gestion de projet à une fonction très commerciale.  J’étais Responsable de clientèle avec des objectifs trimestriels à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Evidemment, passer du Marketing au Commercial amène une évolution de salaire considérable qui m’a permis d’épargner pour mes projets futurs.

Mais après plus d’un an, je sentais que j’avais fait le tour de mes missions. J’adorais ce que je faisais mais j’ai toujours rêvé d’être entrepreneur.

 

“ C’est gâcher un temps précieux que de rester dans sa zone de confort. J’entends régulièrement des gens dire “je fais ce travail, c’est cool mais sans plus”. Pourquoi ne pas prendre des risques et essayer de comprendre ce qui nous épanouis vraiment ?”

 

ouvrir un food truck


Après 5 ans dans ce programme, où j’ai pu évolué de coach à Chef de projet et gérer des dizaines d’équipes à travers la France, j’ai décidé de tourner la page et commencer une nouvelle aventure.

J’étais dans une zone de confort et je ressentais le besoin de recommencer quelque chose de zéro. Ma passion pour la cuisine s’est alors imposée comme une évidence. C’est le début de l’aventure Le Glouton !

 

Comment se passe ta nouvelle vie d’entrepreneur ?

Eh bien écoute, tout va bien ! Cela fait maintenant 7 mois que je suis entrepreneur et 4 mois que j’ai lancé le Foodtruck Le Glouton. Je me suis lancé dans ce nouveau challenge avec ma meilleure amie que j’ai rencontrée dans le programme Google pour les pros. Mon rythme de vie a totalement changé : avant je me levais à 8h, j’allais au bureau, j’enchaînais des visioconférences et des déplacements sur des événements. Aujourd’hui je travaille tous les weekends par exemple. Nous achetons les produits le samedi et nous cuisinons la majorité des préparations le dimanche pour la semaine.

 

ouvrir un food truck


Nous nous rendons sur des lieux (préalablement négociés) à partir de 9h30 et nous les quittons en général vers 15h. Mais la journée n’est pas finie : on enchaîne avec de la vaisselle, la préparation pour le lendemain et des propositions commerciales, notamment pour des mariages cet été. Pour l’instant je ne travaille pas plus que lorsque j’étais Chef de projet, mais l’organisation de ma semaine est totalement différente.

Ce que j’apprécie énormément, c’est l’utilité de toutes les compétences que j’ai acquises pendant ces cinq dernières années. Les différentes casquettes que j’ai pu porter me donnent le sentiment d’avoir le double, voire le triple d’années d’expérience.

 

Est-ce que ta motivation pour te lever le matin a changé ?

La motivation est différente. En tant que Chef de projet, j’avais la motivation d’entretenir le programme Google pour les Pros qui me tenait particulièrement à cœur, m’assurer que tout se déroule bien et de répondre aux attentes de mes supérieurs.

Le challenge aujourd’hui est totalement différent. Je pense presque tous les jours à la pérennité de mon entreprise et je m’assure de la satisfaction de mes clients. La pression est différente mais c’est ultra satisfaisant de travailler pour soi. Ma motivation aujourd’hui est tout aussi forte que chez Google, mais différente. Je ne mets pas un job sur un piédestal, chacun a ses avantages et ses inconvénients.

 

Est-ce que tu penses qu’aujourd’hui tu as trouvé ta voie ?

Je pense que l’on a jamais trouvé sa voie, j’ai encore plein de choses à tester. Le Foodtruck n’est qu’une étape de ma vie, j’espère que ça va durer et ça durera peut être 10 ou 15 ans, qui sait ? J’ai déjà d’autres projets en tête, le Foodtruck n’est que le point de départ de ma vie entrepreneuriale.

On n’a qu’une vie et nous sommes jeunes. Penser que son projet actuel est déjà une finalité serait un réel gâchis de potentiel. C’est important d’avoir une vision à long terme avec des objectifs clairs. Et même si rien ne marche, on aura essayé. Le plus important est de ne pas avoir de regrets.

 

Quels sont tes objectifs pour 2017 ?

Pas de folie des grandeurs 🙂 , l’objectif principal est de pérenniser notre projet et de satisfaire nos clients à 100%. Nous souhaitons passer l’ultime cap des 3 ans que de nombreuses TPE ont du mal à atteindre. Une fois ces 3 ans passés, on fera sûrement évoluer le projet avec pourquoi pas une franchise de Foodtruck ou encore un restaurant. Nous ne voulons pas faire l’erreur de nous précipiter et de sauter des étapes sans validation.

 

ouvrir un food truck

 

Si vous aussi l’aventure Food Truck vous tente, n’hésitez pas à jeter un oeil aux ressources que propose le blog Byconcept.

Quels conseils souhaites-tu donner à la Génération Y ?

N’ayez pas peur du temps. Parfois lorsque l’on n’est pas sûr d’une direction à prendre, on peut se dire que l’on va perdre un ou deux ans si cela ne fonctionne pas. Mais aujourd’hui nous vivons jusqu’à plus de 80 ans ! Ce ne sont donc pas 2 ans d’essais ou de prise de recul qui vont vous faire “rater” votre vie.

C’est important de tester, d’essayer et vous allez sûrement découvrir que vous vous épanouissez dans un domaine que vous n’auriez peut-être même pas imaginé. Aujourd’hui on peut changer de vie, de métier à 40 ou 50 ans. Il n’y a rien de grave à cela, l’objectif est de s’épanouir.

Testez, prenez des risques, pas inconsidérés bien sûr, mais sortez de votre zone de confort. Mais soyez patients en avancant étape par étape.  Construisez votre avenir petit à petit et prenez du plaisir à chaque fois.

 

Envie de développer un projet ? Voici 250 outils pour vous aider.