Je ne me suis jamais sentie aussi libre que depuis que j’ai quitté les réseaux sociaux.

En 2016 encore, j’étais (presque) partout. Sur (quasi) tous les réseaux à titre personnel. Sur (quasi) tous les réseaux sociaux pour le compte de mon entreprise. J’étais donc hyper-connectée, tout le temps. Ce qui a mené à … l’ overdose.

J’ai commencé par fermer tous mes comptes professionnels lorsque j’ai fermé mon entreprise. Ca n’était pas vraiment prévu, mais par la force des choses, ces comptes n’avaient plus lieu d’être. Et ça a fait du bien de les fermer. Ca a été une première vague de soulagement: ne plus avoir besoin de se connecter tout le temps pour répondre aux commentaires, pour préparer des posts, pour faire de la veille, pour surveiller les notifications, etc. Adieu la page Facebook, adieu Twitter, adieu Pinterest, adieu Google Plus. Un poids en moins, en somme. Des comptes pro, je n’ai gardé que l’Instagram.

Puis dans la foulée, je me suis séparée de mes comptes perso. Je n’y ai pas trop réfléchi non plus. Je l’ai juste fait comme ça. Je me suis dit, essayons juste pour voir. Je ne m’étais pas attendue à ce que ce soit si facile ! Surtout Facebook. Car je m’y connectais compulsivement plusieurs de fois par jour. Sans en avoir besoin. Mais c’était devenu un réflexe, malsain. Et j’y restais des heures sans soucis. Tellement de temps utilisé à mauvais escient. Du coup, j’ai désactivé. Pour essayer. Et surprise ! A aucun moment je n’ai voulu y retourner, ne serait-ce même « juste pour voir ». Non, ça ne m’a jamais manqué. Du coup, adieu Pinterest, adieu Twitter. Je n’ai gardé que Linkedin.

Voilà ! Alors quand je dois annoncer aux gens que je n’ai pas Facebook — parce que ça arrive toujours à un moment ou à un autre dans la conversation — je fais face à une sorte d’incrédulité. Quoi ?! Tu n’as pas Facebook ?!! Alors, je me vois leur expliquer le pourquoi… Que je vais expliquer ici aussi du coup.

Signes avant-coureurs, nos vies mises en scène

Lorsque j’avais Facebook, j’ai commencé à me sentir de moins en moins à l’aise avec le fait de poster des choses sur mon mur. Pour plusieurs raisons. Mais notamment parce que j’avais l’impression de moins vivre les évènements pour moi, mais plus de les vivre dans l’éventuelle mise en scène que je pourrais en tirer sur Facebook. Et c’était un peu bizarre. De vouloir faire des trucs cool pour pouvoir les poster. L’horreur. Et même pire des fois, on se voit « déprécier » un moment parce qu’il n’a reçu que deux likes (« alors qu’il en valait au moins 50 ! »). Du coup, je me suis interdit de poster quoi que ce soit, et de vivre ma vie pour moi et avec les gens présents. Au début, c’était un peu “frustrant” de ne pas pouvoir partager les choses mais on s’y fait bien, rapidement.

Manque d’authenticité et de proximité

Je me sentais de plus en plus polluée par les informations que je lisais sur Facebook. J’avais l’impression de subir ces informations. Au fil des clics de connaitre la vie de gens que je ne connais ni d’Eve, ni d’Adam, d’avoir de plus en plus de contenu de marques, de voir la vie mise en scène -justement pour les réseaux sociaux — de mes connaissances etc. Ca manquait d’authenticité. Je prenais moins de nouvelles — qualitatives — de mes amis car j’avais l’impression d’en avoir via leurs photos. Mais une photo de Bali ne remplacera jamais la conversation qui raconte ce voyage. Du coup, je faisais moins d’effort sans doute.

Spectateur d’une certaine vie des autres…

Aussi une réaction inhérente à Facebook est de se comparer aux autres tout le temps. Evidemment, on voit à longueur de journée, ce que font les autres. Toujours dans des contextes plaisants, voir géniaux. Du coup, sans s’en rendre vraiment compte, on culpabilise, on envie. Alors que notre jugement est de toute façon biaisé. On ne voit de la vie des autres que ce qu’ils veulent bien nous faire voir.

Intrusif

Au moment où j’ai quitté Facebook, le réseau social affichait de plus en plus d’information sur ce qu’on faisait. Quand je mettais que j’étais intéressée par un évènement, il l’affichait à tous. Je ne savais plus ce qui était fait de manière privée ou public (rejoindre ce groupe, ce commentaire, cet évènement). Mais par principe, je crois que tout était public. Du coup, il fallait faire attention aux moindres faits et gestes. Aussi, quand une personne voyait une invitation à un évènement ou qu’elle lisait ton message, Facebook indiquait « vu ». Du coup, ça biaisait aussi un peu notre comportement. De tout voir.

Bref, j’ai commencé à voir plus de négatif que de positif à utiliser les réseaux sociaux. Ceux qui y sont, doivent connaitre d’autres côtés négatifs, je ne les ai pas tous listés, mais il y en a d’autres. Et tout ça mis bout à bout, ça picore un temps fou. J’admets que le côté « évènement » était très pratique ! J’ai trouvé des alternatives (meetups etc.).

Je me sens bien plus libre. Libre de ne pas faire en fonction des autres, de plus plus apprécier certains moments au nombre de likes, de vivre pour moi, d’être plus tranquille. Libre de voir ce que j’ai envie de voir, d’avoir des nouvelles de ceux dont j’ai envie d’avoir des nouvelles. Libre de ne plus me sentir mal pour des broutilles, etc. Toute mesure gardée bien sur. Mais il faut savoir s’écouter, et c’était devenu nocif pour moi. Absolument, sans regrets !

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